Aux côtés de VPP, de la LUSS et de l’ASBL BOKS, RaDiOrg se concerte régulièrement avec l’INAMI dans le contexte de la crise du coronavirus. Une question actuellement débattue concerne le remboursement des masques FFP2 pour les patients à haut risque. Il s’agit d’un groupe très restreint de personnes,car les précautions générales contre le Covid-19, y compris les masques buccaux courants, offrent généralement une protection suffisante, y compris aux patients atteints de maladies chroniques. Cependant, les médecins traitants d’un nombre limité de patients à haut risque leur conseillent vivement de porter un masque FFP2 pour continuer à travailler en toute sécurité. Faute de respecter cette condition, ils doivent être placés en quarantaine préventive. Il est ici question de situations exceptionnelles, souvent aussi de personnes qui manifestent une motivation particulière à travailler.
Jean, 32 ans, souffre par exemple d’une maladie métabolique qui fait de lui un patient à haut risque. Il entend continuer à travailler et son médecin l’y a autorisé à condition de se protéger avec un masque FFP2. Bien qu’aucune étude scientifique approfondie ne l’ait encore démontré, les médecins considèrent qu’il est trop risqué de ne pas prendre cette précaution chez les patients qui présentent certaines pathologies. Les collègues sur le lieu de travail maintiennent-ils constamment leurs distances ? Portent-ils toujours un masque buccal ? Ni les médecins traitants ni les patients travailleurs n’osent s’y fier.
Jean n’est pas seul. Monique, également à haut risque selon son médecin, entend poursuivre son activité dans son salon de coiffure. Carole, quant à elle, s’occupe de personnes atteintes d’un handicap mental qui ne portent elles-mêmes pas de protection. Dans de telles situations, le nombre de masques grimpe vite : un le matin, un l’après-midi. Par forte chaleur, il en faut même deux par demi-journée, car ils s’humidifient et deviennent inutilisables. Sachant que chaque masque coûte 7 €, la facture finale s’envole rapidement, a fortiori pour des personnes à faible revenu.
Il suffit de faire le compte pour conclure que ces patients percevraient un montant pratiquement identique en restant chez eux avec un revenu d’intégration ou une indemnité.
Aller travailler est toutefois essentiel pour de nombreux patients atteints d’une maladie pénible. Le travail leur apporte de la satisfaction et renforce leur estime d’eux-mêmes. Il permet également d’entretenir les contacts sociaux.
Nous appelons le gouvernement à faire en sorte que les masques FFP2 soient remboursés à Jan, Monique, Carole et à tous les patients qui partagent leur sort (souvent des jeunes désireux d’être actifs et de le rester). Et ce, sur la base de l’avis du médecin traitant, afin que ces personnes puissent continuer à travailler en toute sécurité.
Il s’agit d’une mesure destinée à un groupe limité de travailleurs, comme c’est souvent le cas pour les défis spécifiques aux maladies rares. Mais, exceptionnels ou pas, ces patients veulent aussi pouvoir rester actifs sans soucis. Compte tenu des efforts considérables déployés pour faciliter l’activité de nombreux groupes, nous comptons sur cette mesure pour maintenir une minorité motivée, mais vulnérable en activité.